Vivre, c'est passer d'un espace à un autre en essayant le plus possible de ne pas se cogner.
Georges PEREC, Espèce d'espaces
Déménager, ça nous arrive à tous,
plusieurs fois au cours de notre existence. On peut le faire par choix, par
décision personnelle. On peut aussi y être contraint. Quels que soient les
motifs qui nous poussent à changer de logement – positifs, ou nettement moins
positifs, faisant suite à un désir profond ou par obligation – cela implique
toujours une décharge de stress physique, émotionnel et mental. Ce
changement, qui est à la base géographique et spatial, nous soumet à des
perturbations qui touchent notre organisme en entier, notre corps, nos émotions
et nos pensées.
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Changer de lieu de vie implique tout d'abord un intense
travail, un gros investissement physique et psychique, une surcharge de tâches
à accomplir, des recherches et des démarches à entreprendre.
A ces dépenses énergétiques s'ajoutent des coûts supplémentaires qui peuvent mettre à mal notre
budget (frais de nettoyage, location de véhicule, entreprise de déménagement,
menus travaux ou réparations plus importantes).
Pour
faire face à tous les aspects pratiques, on trouve désormais facilement des
check-lists, qui nous aident à nous organiser. Ces pense-bêtes nous
permettent de procéder étape par étape et soulagent notre mental très sollicité.
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Sur le plan émotionnel, même si nous sommes portés par notre
élan, demandeurs du changement et boostés par la nouveauté, nous pouvons être passablement ébranlés au cours de ce processus. Nous nous retrouvons confrontés à toutes sortes de séparations, nous voyons émerger toutes sortes d'émotions.
Ces émotions sont liées aux lieux que
nous allons quitter (leur intensité sera à la mesure de l'expérience qui se termine). Elles sont liées aussi à tous les objets que nous devons examiner, pour pouvoir trier et choisir ce que nous allons emporter et ce que nous allons laisser. Nous défaire alors d'un certain nombre de nos possessions – même reconnues inutiles – n'est
jamais anodin. Tout cela provoque en nous un intense travail intérieur.
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Avant de partir ailleurs découvrir de nouveaux rythmes et
habitudes, il est utile d'identifier l'ensemble de ce qui a fait notre vie "ici" et d'en faire l'expérience au présent.
1/ Prendre pleinement la mesure de ce que nous quittons : En quittant un logement, on ne quitte pas
que des murs, on quitte des habitudes, des trajets, un voisinage (humain, naturel,
architectural). On quitte un ensemble de perceptions, des sensations visuelles et
sonores, des odeurs particulières. Réaliser cela et prendre conscience de tout ce que nous allons abandonner nous permettra d'amorcer
en douceur le virage que nous entreprenons.
2/ Dire au revoir : Comme pour toute séparation, dire au revoir à ce que l'on
quitte constitue un rituel bénéfique.
Dire au revoir, c'est-à-dire faire une
sorte d'état des lieux (un peu comme celui qui nous est imposé par les gérances lors de la
remise des locaux).
Ici, il va concerner notre vécu émotionnel et sensitif. Nous pouvons parcourir les locaux, mais aussi sillonner les environs, emprunter des parcours connus pour prendre toute la mesure de ce que nous lâchons.
Durant cette dernière balade en pleine conscience, nous allons expérimenter à travers nos sens et nos émotions les échos du changement en nous.
Ici, il va concerner notre vécu émotionnel et sensitif. Nous pouvons parcourir les locaux, mais aussi sillonner les environs, emprunter des parcours connus pour prendre toute la mesure de ce que nous lâchons.
Durant cette dernière balade en pleine conscience, nous allons expérimenter à travers nos sens et nos émotions les échos du changement en nous.
Pour nous aider à vivre ce moment chargé de sens, n'hésitons pas à photographier, dessiner, rédiger un poème ou prendre des notes. C'est une manière d'ancrer l'expérience en nous-mêmes.
3/ Tenir compte de nos émotions et de nos messages corporels: Rester ancré dans le présent nous permet de prendre en compte notre charge émotionnelle et ses manifestations. Ce n'est pas parce qu'on part rempli
d'espoir, pour trouver mieux (un espace plus grand, plus pratique, plus
avantageux) qu'on ne va pas ressentir de la fatigue physique et mentale, provoquée par toutes les énergies mobilisées.
En partant, nous
pouvons constater que nous quittons une vue plaisante se déployant sous notre
fenêtre / ou des sons qui nous émouvaient / ou une voisine aimable avec
laquelle nous avions grand plaisir à échanger / ou encore un trajet en bus
plaisant.
Nous pouvons aussi
quitter des choses désagréables : un environnement bruyant, des relations de
voisinage pénibles, un habitat dont l’exiguïté était source de tensions.
Nous pouvons aussi éprouver du soulagement à partir.
Nous partons avec toute une palette de ressentis, chargés d'attentes, mais avec une part d'interrogation, sans trop savoir encore ce que nous allons trouver ailleurs.
Nous partons avec toute une palette de ressentis, chargés d'attentes, mais avec une part d'interrogation, sans trop savoir encore ce que nous allons trouver ailleurs.
4/ Apprivoiser la nouveauté : A l'aide de notre check-list, nous effectuons tâche après tâche. Nous sommes présents à ce que nous faisons, moment après moment. Nous restons dans l'ici et le maintenant, et c'est une manière de prendre soin de nous, sans trop forcer, sans trop exiger de nous.
Ainsi, après avoir emménagé, nous ne sommes pas obligés de nous ruer pour tout mettre en place, tout monter, tout visser, tout installer au plus vite.
Ecouter notre corps sera sans doute la meilleure manière de trouver le bon rythme, en évitant de nous épuiser.
Nous pouvons certes respecter des échéances et aménager notre nouvelle maison de façon à ce qu'elle nous assure le confort nécessaire. Mais pourquoi ne pas nous permettre aussi de nous donner du temps pour prendre nos repères dans notre nouveau lieu de vie ?
Pourquoi ne pas nous laisser quelques jours pour arriver, humer l'atmosphère, à la manière des chats, grands enseignants en art de vivre ? Pourquoi ne pas nous autoriser à accueillir paisiblement la multitude de nouvelles sensations et informations qui nous parviennent ?
Pourquoi, du reste, ne pas partir à la découverte de notre nouvel environnement, avec des exercices déjà expérimentés ICI et ICI ?
Ainsi, après avoir emménagé, nous ne sommes pas obligés de nous ruer pour tout mettre en place, tout monter, tout visser, tout installer au plus vite.
Ecouter notre corps sera sans doute la meilleure manière de trouver le bon rythme, en évitant de nous épuiser.
Nous pouvons certes respecter des échéances et aménager notre nouvelle maison de façon à ce qu'elle nous assure le confort nécessaire. Mais pourquoi ne pas nous permettre aussi de nous donner du temps pour prendre nos repères dans notre nouveau lieu de vie ?
Pourquoi ne pas nous laisser quelques jours pour arriver, humer l'atmosphère, à la manière des chats, grands enseignants en art de vivre ? Pourquoi ne pas nous autoriser à accueillir paisiblement la multitude de nouvelles sensations et informations qui nous parviennent ?
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Un déménagement est sans doute un événement stressant (plus exactement : une suite d'événements stressants). Mais c'est probablement notre tendance à nous projeter vers son achèvement qui le rend particulièrement stressant. Rien ne nous oblige à nous laisser submerger par notre désir "d'arriver" et de parvenir à "tout terminer" (de toute façon, rien ne sera jamais vraiment terminé...) Nous pouvons faire en sorte que notre déménagement soit géré pas après pas, au présent, avec organisation, confiance et ... une certaine dose de curiosité. Pourquoi, du reste, ne pas partir à la découverte de notre nouvel environnement, avec des exercices déjà expérimentés ICI et ICI ?
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Déménager, changer
d'habitat : une manière de négocier les tournants de la vie, une métaphore
de tous nos changements, imposés ou choisis, passés et à vivre.
.Images : parc de Rugstedgaard / Rungsted Kyst // façade de maison à Ishoj / Danemark
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