[pourquoi? pourquoi?]












Soyez les bienvenu(e)s!
Vous vous posez 
peut-être la question :
pourquoi ?
pourquoi visiter ce blog ?



Oui, dans le fond, pourquoi se pencher sur les expériences de nos habitats respectifs ? Est-ce que nous ne connaissons pas déjà les avantages et les inconvénients de nos maisons, le prix de leurs loyers et de leurs charges, nos sujets de fierté et nos sujets de mécontentement ? Est-ce que nous n’avons pas pris la peine de les meubler, nos logements, et est-ce que nous ne veillons pas dans la mesure de nos moyens à les nettoyer ?

Je serais tentée de répondre en citant Edmond Rostand : c'est bien plus beau lorsque c'est inutile!*

Cependant ma réponse sera plus détaillée, et ce pour diverses raisons.

La principale raison, c’est que, au fil de mes recherches, je suis devenue de plus en plus convaincue des effets bénéfiques que peut procurer une attention bienveillante portée aux espaces (une attention qui se doit de commencer, comme pour toute démarche relevant de la pleine conscience, par un travail à partir de soi-même). 

Progressant dans la démarche, j’en perçois les innombrables applications possibles : l’effet apaisant sur notre taux de stress quand nous pouvons véritablement « nous poser » chez nous; l’opportunité de mieux se connaître et celle de mieux cohabiter avec les autres;  la possibilité d’accéder à un logement adapté et sain; l’aptitude à prévenir des accidents, ainsi que des conflits de voisinage. Et aussi : la recherche de cohérence entre nos valeurs, nos besoins et nos moyens; enfin par-delà nos préoccupations individuelles, la réflexion constructive sur l’aménagement des espaces publics ou professionnels; l'approfondissement de nos compétences quand nous intervenons à domicile en tant que professionnels, etc etc. En réalité, il n’y a que des avantages réels, concrets, au fait de prendre le temps d’explorer notre maison à travers nos sens et nos ressentis, dans l’ici et le maintenant.

Oui : il n’y a que des avantages réels, concrets. Même quand nos observations nous portent à faire le constat de nos frustrations, de nos peines et de nos manques, cette lucidité peut constituer une ouverture vers des recherches personnelles de solutions.

Une autre raison, c’est que nous vivons dans une époque où pratiquement tout doit se faire avec un but, un objectif, un gain. Nous fonctionnons en mode "rentabilité" et "gestion". Nous gérons notre temps, nos relations, nos carrières. Nous nous efforçons aussi de gérer nos émotions, notre stress. Avouons-le : si nous sommes si nombreux à nous tourner vers la Mindfulness, c’est que nous en attendons des bénéfices : trouver le calme, récupérer une meilleure santé, apaiser nos tensions, maîtriser nos peurs. Nous avons besoin qu’elle nous aide à mieux vivre (et la bonne nouvelle, c’est qu’elle peut nous y aider, effectivement !)


Toutefois, il n’en demeure pas moins qu’en tant qu’êtres humains, nous sommes tissés de paradoxes : nous désirons gérer, avoir la maîtrise, et, en même temps, nous aspirons à la beauté, à la poésie, à l’immensément grand.

Par conséquent, j'ajouterai que… ce serait tellement plus beau, si c'était inutile! Si nous nous lancions sans attentes particulières Car la pleine conscience mérite bien mieux que nos attentes : elle est infiniment plus vaste que toutes les espoirs que l'on peut fonder sur elle.

La seule manière d’accomplir quelque chose de valable est de le faire dans le mode du non-agir, sans se préoccuper si cela servira à quelque chose. Sinon, l’intérêt personnel et la cupidité risqueraient de s’introduire dans notre travail qui deviendrait subjectif, impur et en fin de compte insatisfaisant même si c’est un travail de valeur. Les savants connaissent bien cet état d’esprit et s’en méfient car il inhibe la créativité et déforme notre capacité à discerner clairement les rapports entre les choses. Jon Kabat-Zinn*

*Cyrano de Bergerac, acte V.
*Où tu vas tu es, édition J'ai lu, p. 57

Photographeie : Gartenhaus, Paul Klee, Albertina, vienne


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