mardi 16 janvier 2018

EXERCICE / RENTRER CHEZ SOI : le pas

















[Un voyage de mille lieues commence par un premier pas.] Lao Tseu



Il y a un pas que nous faisons au moins une fois par jour et même souvent plusieurs fois. C’est celui qui nous fait rentrer chez nous.
En sommes-nous conscients quand nous le faisons, ce pas ? Quand nous passons de l’extérieur à notre intérieur ?
Sommes-nous conscients de ce qui est en train de se passer au moment où nous posons le pied dans notre maison ?
A ce moment précis, nos gestes : la clef tournée, la poignée saisie, la pulsion vers l’avant.
A ce moment précis, nos émotions : le soulagement, peut-être, ou la hâte, ou la pression qui nous animent.
A ce moment précis, nos perceptions : les odeurs que nous laissons derrière nous, celles qui nous accueillent.

Il y a dans ce pas quelque chose de totalement ordinaire, de totalement banal et pourtant sommes-nous conscients de passer dans un autre espace, avec ses rites, ses atmosphères, ses sons bien particuliers ?
Avec ce pas, tellement ordinaire qu’il en est devenu automatique, nous passons dans un autre univers. Il s’opère, l’espace d’un bref instant, l’espace d’un demi-mètre, une bascule.

L’attention à ce pas peut nous rendre attentifs à toutes sortes de passages dans notre vie.

Au fond, n’est-ce pas la première étape pour apprendre où nous mettons les pieds – au propre comme au figuré – lors de tous les passages que nous sommes amenés à faire ?

Et peut-être que l’attention à ce passage d’un espace-superficie à un autre pourra nous amener ultérieurement à percevoir des passages dans d’un espace-temps à un autre. Peut-être.

Pour l'instant, contentons-nous de prêter attention à ce pas.


Photographie : Portrait famille Valmarana (détail) / GA Fasolo / Palazzo Chiericati / Vicenza

4 commentaires:

  1. Bonjour Madame. Je rentre dans ton espace, de mon petit pas curieux.
    Depuis quelques mois, (mon déménagement), j'ai plaisir à retrouver mon chez-moi, enfin plutôt notre chez-nous. Il y règne une douce quiétude, quelques odeurs de cuisine, parfois d'huiles essentielles (menthe poivrée), d'autres fois de l'encens. Chaque fois que j'ouvre la porte, je me dis "c'est bien de rentrer à la maison". C'est une sensation nouvelle pour moi car dans mon ancien appartement, je ne ressentais pas du tout cela. J'avais l'impression de vivre un peu avec les voisins (mauvaise insonorisation) et cela me dérangeait fortement. Car l'extérieur (mon travail) était trop stressant et alors que je voulais trouver de la quiétude chez moi, je n'y trouvais finalement que de l'énervement et de la tension, ce qui a fini par me rendre presque malade.

    Je me rends compte en te lisant de la chance que j'ai d'avoir mon intérieur, rempart contre beaucoup de choses, espace confiné et aimé, arrangé selon mes/nos goûts.
    J'observe aussi que la vue que j'ai depuis chez moi est belle. Ce que je n'avais pas non plus avant. Même à l'intérieur, je touche des yeux les beautés de la nature, protégée du vent, du froid ou de la pluie. Et c'est quelque chose de précieux.

    Merci Dad pour cet espace. J'y entre avec plaisir. Belle journée.

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  2. Bonjour et bienvenue dans ce petit coin de pleine conscience, Dédé ! D’après ce que tu racontes, tu as enfin trouvé un lieu où te poser, où tu retrouves « une douce quiétude », avec ses senteurs, ses ouvertures sur la nature. C’est important, ce que tu dis sur le stress dans les logements. Si les maisons comportent des facteurs de tension, comme le bruit ou des conflits, elles peuvent amplifier des stress difficiles à assumer à l’extérieur. Ça fait boule de neige. Ça peut avoir un impact sur notre équilibre, sur notre santé. Autant elles peuvent être un facteur de ressourcement, autant parfois elles accentuent le mal-être. Suis contente que tu aies trouvé ce « rempart » pour faire face. Belle soirée à toi, dans ton espace aimé…

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  3. Bonsoir,
    C'est avec plaisir que je découvre ce nouveau blog. Je suis comme vous intéressé par les maisons et tout ce que l'on peut y vivre.
    Le moment de rentrer chez soi est essentiel, mais je dois dire que je n'y suis pas toujours attentif, je pense à mille choses et me laisse happer. Dommage, car j'aime beaucoup ce lieu et j'ai l'impression de passer à côté de quelque chose si je ne suis pas présent.

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  4. Etre présent dans tous les moments que l'on vit, les uns après les autres, c'est tout le "travail" de la pleine conscience. Un exercice au quotidien, pas après pas. On peut ainsi savourer le plaisir de... rentrer chez soi.

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copyright © daniela dahler 2018