[Chi va piano va sano... (ou: rien ne sert de courir)]
Une
fois le seuil de notre maison* franchi, prenons un moment pour sentir que
nous sommes "arrivés", pour capter ce qui distingue ce lieu de ce que nous avons laissé derrière nous. Ce moment n’a pas besoin d’être long. Il
nécessite juste que nous soyons présents. Là. Ici.
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Quand nous rentrons chez nous,
reconnaissons-le, une multitude de choses ont tendance à nous happer : peut-être
l’urgence de se libérer de certains carcans (sacs lourds, vêtements ou chaussures
contraignants), peut-être une sollicitation ou encore une tâche qui
nous appelle.
Nous sommes probablement pressés
pour toutes sortes de bonnes raisons. Mais cela nous empêche-t-il vraiment de
prendre un moment, même très bref, pour sentir que nous sommes chez nous ?
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Donnons-nous le temps de quelques respirations.
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Prenons
aussi contact avec notre état d’esprit pendant ce moment de retour. Avons-nous conscience des émotions, des sentiments que nous portons en nous ? De quelles pensées sommes-nous chargés, là juste en ce moment ?
Emportons-nous
avec nous des soucis, des préoccupations de nos heures passées à
l’extérieur ?
Pouvons-nous
laisser ces "valises" au-dehors ou avons-nous besoin de rentrer les
ouvrir et les déballer à travers toutes les pièces ?
Sommes-nous
disponibles pour tourner la page et passer à d’autres expériences ?
Sommes-nous disponibles pour l’espace, pour les personnes, les tâches, les
atmosphères que nous retrouvons maintenant?
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Aidons-nous de notre respiration pour être conscients de tout cela.
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Nous sentons-nous vraiment arrivés chez nous ? Si tel est le cas, qu’est-ce qui nous donne
cette impression ?
Soyons réceptifs à ce que nous disent nos sens. Écoutons-les : évoquent-ils des odeurs familières, des sons particuliers peut-être ? Perçoivent-ils une certaine lumière, des objets usuels et rassurants s’offrant à notre vue?
Vivons-nous la perspective de retrouver
des personnes aimées, un rythme différent ?
Quelles émotions
émergent-elles quand nous rentrons ?
Prenons le temps d’une nouvelle inspiration, d’une
nouvelle expiration avant de "faire" quoi que ce soit.
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*Nous utiliserons ici souvent le terme "maison" pour nommer notre logement, le lieu où nous vivons. Il va de
soi que, pour la majorité d’entre nous, nous ne vivons pas dans une "maison",
mais ce terme peut être utilisé dans le sens large, comme quand nous
disons : "j’ai laissé mes affaires à la maison", ou quand nous invitons un ami : "passe à la maison".
Photographie : Woman with a Child in a Pantry (détail)/ Pieter de Hooch / Rijksmuseum / Amsterdam
Personnellement, j'ai beaucoup de plaisir à être chez moi. Je me sens chez moi, dès que je sors de la voiture. Une respiration, la première, l'air différent, qui n'est plus chargé par les émanations de la ville et un silence. L'envie de laisser derrière moi les urgences - pas toujours facile - le stress de la journée et les séances. Le plaisir d'être chez moi commence à ce moment, avant même d'avoir ouvert la porte d'entrée. Un autre monde s'ouvre alors, le mien.
RépondreSupprimerOui, les territoires de l'affectif ne correspondent pas toujours à des séparations matérielles. On peut se sentir chez soi devant sa maison, ou même dans la rue qui nous y conduit. "Chez soi", on pourrait dire que c'est ce qui est ressenti comme tel, indépendamment des limites extérieures?
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