lundi 10 décembre 2018

PAROLES DE... : gravir les marches


Utilisez les occasions qui se présentent habituellement dans votre maison pour être pleinement conscient de chaque moment présent : ouvrir la porte d’entrée, répondre au téléphone, sortir le linge de la machine à laver, aller au réfrigérateur, etc. Observez la pulsion qui vous précipite vers le téléphone, ou la sonnette dès la première sonnerie. Pourquoi votre temps de réaction doit-il être si rapide ? Êtes-vous capable d’effectuer ces transitions avec plus de grâce ? Pouvez-vous être là à n’importe quel moment ?
Jon Kabat-Zinn, Où tu vas, tu es 



Aussi longtemps que vous êtes éveillé, vous pouvez être dans la conscience. Conscience signifie vision de l’ensemble, perception de tout le contenu et de tout le contexte de chaque instant. Nous ne pouvons pas saisir cela entièrement par la pensée. Mais nous pouvons le percevoir dans son essence si nous passons au-delà de notre pensée, si nous accédons à la vision directe, à l’écoute directe et au ressenti direct.
Ainsi, l’attention vigilante consiste à voir et à savoir que vous êtes en train de voir, à entendre et à savoir que vous êtes en train d’entendre, à toucher et à savoir que vous êtes en train de toucher, à monter les escaliers et à savoir que vous êtes en train de monter les escaliers. Vous pourriez répondre : « Je sais bien sûr que je monte les escaliers quand je monte les escaliers, mais la Mindfulness signifie ne pas simplement le savoir comme une idée, mais être avec le fait de monter les escaliers, cela signifie en faire l’expérience consciente d’instant en instant.
En pratiquant de cette façon, nous pouvons nous dégager du mode de pilotage automatique et arriver progressivement à vivre davantage dans le présent et à connaître ses énergies plus pleinement. Puis, comme nous l’avons vu, nous pouvons répondre de façon plus appropriée au changement et aux situations potentiellement stressantes, car nous sommes conscients de l’ensemble et de notre relation à l’ensemble. Vous pouvez pratiquer ceci à tout moment où vous ne dormez pas. 
Jon Kabat-Zinn, Au cœur de la tourmente, la pleine conscience 

La vie quotidienne ne manque pas d’occasions de pratiquer la pleine conscience. Monter l’escalier en est une pour moi. […]
Je découvre que je suis souvent motivé par mon besoin d’être ailleurs ou par le prochain événement qui, selon moi, devrait se passer. Quand je me surprends à monter l’escalier quatre à quatre, il m’arrive d’avoir la présence d’esprit de m’arrêter en plein vol. J’ai conscience d’être légèrement essoufflé, que mon cœur bat la chamade ainsi que mon esprit, que toute ma personne, enfin, est habitée par une hâte dont j’ai souvent oublié l’objet, une fois arrivé en haut. […] 
Si l’urgence extérieure existe rarement, l’urgence intérieure, habituellement provoquée par l’impatience et une forme inconsciente d’anxiété – dont le processus est parfois si subtil que je dois écouter avec attention pour l’entendre, ou si violent, que pratiquement rien ne peut arrêter son élan. Cependant, la conscience de cette turbulence intérieure m’aide à ne pas m’y perdre à ces moments-là.  
Jon Kabat-Zinn, Où tu vas, tu es  


[...] faire de votre vie la vraie pratique de sorte qu’il ne s’agisse plus simplement de confiner la pratique formelle à un créneau régulier, mais de vouloir appliquer la pleine conscience à chaque moment, peu importe ce que vous faites ou ce qui se passe, jusqu’à avoir le sentiment au bout d’un certain temps que c’est la pratique qui vous fait plutôt que le contraire.
Jon Kabat-Zinn, L'éveil des sens 

Nécessité de revenir régulièrement aux livres fondamentaux. Lire et relire les écrits de Jon Kabat-Zinn. Et à chaque relecture, y puiser quelque chose de nouveau, quelque chose de lumineux. Entrer dans ses textes avec, à chaque fois, notre regard du débutant. Découvrir comme pour la première fois que la vie est faite d'une suite d'instants. Que ceux-ci appartiennent à la pratique formelle ou qu'ils relèvent de la pratique informelle, peu importe. Que l'on soit présent, assis sur un coussin ou montant et descendant des escaliers, cela n'a pas de différence fondamentale : ils font tous partie de notre vie. 

Notre vie est un tout, et dans ce tout, les moments que nous consacrons à la méditation, les moments où nous nettoyons notre maison, les moments où nous y arrivons avec le besoin de nous reposer, les moments où nous grimpons des escaliers (métaphoriques ou bien réels), tous ces moments appartiennent pleinement à notre existence.

Images : Rovinj / Croatie // Korcula / Croatie // Deia / Majorque

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